Que nous réserve 2023 pour les prêts immobiliers ?
Beaucoup de professionnels de l’immobilier s’alarment de l’avenir du marché pour 2023. L’une des causes du pessimisme est la remontée des taux auxquelles sont soumis les emprunteurs. Nous allons tenter de prendre un peu de recul et observer quelles sont exactement les évolutions positives et négatives à ce sujet.
Pronostic des taux d’intérêt pour 2023 :
Tout d’abord, il est important de comprendre que la montée des taux n’est pas un phénomène français mais bien mondial. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle est directement liée aux taux directeur des différentes banques centrales. Nous concernant, la Banque Centrale Européenne a relevé par deux fois son taux directeur, ce qui a pour conséquence une répercussion par les banques, de la hausse sur les taux d’intérêt pour vos emprunts immobiliers. Le contexte inflationniste ne laisse pas présager une baisse ou une stagnation des taux d’intérêt. Si l’on fait la moyenne des projections de ceux qui maitrisent le sujet, tout porte à croire que l’on atteindra un taux d’environ 3% sur le premier semestre 2023, pour un emprunt sur 20 ans. Alors est-ce un facteur si grave pour les futurs acquéreurs de maison ? Si l’on regarde l’historique de nos taux sur 30 ans il n’y a pas de quoi s’affoler … imaginez nous avions un taux de 9% en 1992 ! C’est à dire 3 fois plus que ce que les plus pessimistes annoncent. Nous sommes habitués depuis quelques années, à emprunter avec un taux proche de 1%… quasiment gratuit. Malgré cette hausse, nous sommes toujours sur des taux bas, par rapport à notre histoire bancaire et aux autres pays.
Le vrai enjeu : notre capacité d’emprunt :
Le vrai enjeu pour les emprunteurs se situe plutôt sur la capacité à emprunter. A ce niveau, il y a une vraie incertitude. Deux facteurs joueront un rôle majeur sur cette capacité : le taux d’usure et le pouvoir d’achat. Le taux d’usure n’est remonté qu’une fois par trimestre par la Banque de France, si les taux d’intérêt augmentent de manière régulière, cela risque de créer de grosses variations dans le volume d’octroi de prêts. Ce phénomène peut créer une instabilité risquant d’affecter la motivation de certains acquéreurs. Concernant le pouvoir d’achat, l’incertitude et le risque sont encore plus marqués. Les dernières crises successives (avec l’une d’entre elles qui n’est pas encore terminée à savoir la guerre en Ukraine) ont produit des conséquences économiques avec un impact majeur. Parmi elles, la pénurie de certains produits de consommation et la révolution énergétique nous amènent sur un mouvement d’inflation dont personne ne connaît l’issue. Il est évident, que les hausses de prix sur la consommation des Français ont un impact direct sur la capacité d’emprunt. Pour cet aspect, il est très délicat de faire une projection sérieuse, il y a tellement de variables subjectives que cette mission est quasiment impossible.
Pour conclure … deux scénarios possibles :
Vous l’aurez bien compris, il est compliqué d’évaluer sur long-terme, l’évolution des taux et la capacité de financement. Toutefois nous pouvons, de manière assez raisonnable, prévoir une hausse des taux relativement maîtrisée sur les six prochains mois, et une capacité d’emprunt qui reste relativement flexible. Cela dit, soyons clairs, le mouvement n’est pas favorable, il faut espérer que cette mauvaise dynamique ne devienne pas insupportable pour les ménages français avec un projet d’achat immobilier. Cependant l’autre scénario possible est une stagnation de cette situation qui, certes, sera moins confortable que ces dernières années, mais éviterait un blocage complet pour de nombreux futurs acquéreurs.
Commentaires
Bonjour Jonathan
Je viens de découvrir votre site !
Vous me donnez une idée pour la visite virtuelle.
J’ai une maison à vendre dans la Manche (j’ai récupéré un mandat là-bas alors que j’étais en vacances….) qui a du mal à partir, le proprio en veut trop, mais je vais tenter le tout pour le tout.
Je vois que vous remontez jusque 1992 pour les taux d’intérêt (9%).
Le pic a eu lieu en 1983 : j’ai acheté ma première maison cette année-là.
Mon taux d’emprunt était à 16,70 % !
J’ai renégocié l’emprunt en 1987.
Bien à vous
Pierre